L’Odyssée, c’est avant tout l’histoire d’un voyage à travers le monde ! Découvrez le premier chapitre de cette édition 2018 !

Durant l’Odyssée, on voyage à travers le monde afin de visiter les différents panthéons. Ce voyage à travers le monde est guidé par une grande histoire (inventée par Hi-Rez) différente de la mythologie que l’on connait.

CHAPITRE 1

Le ciel était figé dans un crépuscule perpétuel depuis que l’œil de Râ avait été brouillé. Plus un souffle de vent. Plus une goutte de pluie. La jungle Maya agonisait.

À la lueur des torches, la cour était remplie de mortels. S’ils s’étaient ainsi réunis au pied d’une pyramide de pierre blanche, c’était pour une prière désespérée. Au sommet de l’escalier qui remontait la paroi externe se tenait Chac, le Dieu de la Pluie. Hache en main, il était prêt à trancher les cieux pour laver la terre une fois de plus. Les mâchoires serrées, les muscles bandés, Chac prit son élan et fit décrire à sa hache un arc de cercle ample et rapide. Le tonnerre retentit, mais le ciel resta intact. La pluie ne vint pas. Le silence tomba dans les rangs des mortels.

« Ne cédez pas au désespoir », implora Chac du haut de la pyramide.

« Nous dépérissons, vénéré Chac”, se lamenta un mortel parmi la foule.

« De la pluie », s’écria un autre, « il nous faut de la pluie ! »

« Je n’aurai de cesse que lorsque le ciel s’ouvrira à nouveau ! » promit Chac.

« Et qu’adviendra-t-il si le ciel refuse ? » La voix, ferme et puissante, provenait de derrière la foule.

Les yeux plissés, Chac en cherchait l’auteur. « Qui donc doute ainsi de moi ? »

Une silhouette immense, large d’épaules, au visage dissimulé derrière un heaume de guerre Grec, se fraya un chemin parmi les mortels. Elle était semblable à un requin en pleine mer.

« Arès ? » Chac se redressa. « Te voilà fort loin de chez toi. Quelle est la raison de ta venue ici ? »

Les lourdes bottes s’engagèrent sur l’escalier, chaque pas étant marqué par le son du métal contre la pierre. « Anubis, ce lâche, ce chien, tente d’échapper à ma vengeance. Il a sur les mains le sang de mon père, Zeus. Ma traque m’a mené ici. »

Avec circonspection, Chac dévisagea le dieu de la guerre alors qu’il atteignait le sommet de la pyramide. « Anubis est passé ici, mais il est parti. Il a été grièvement blessé dans son combat contre Cama Zotz. J’ai pansé ses blessures, puis il s’en est allé vers l’Ouest, par-delà l’océan. »

« Tu l’as soigné, dis-tu ? » s’enquit Arès.

« C’est exact », répondit Chac.

Alors Arès lui arracha la hache des mains et l’enfonça violemment dans la poitrine de Chac. « Aider mon ennemi revient à devenir mon ennemi », gronda Arès. Au pied de la pyramide, les mortels laissèrent s’échapper une exclamation de surprise.

Chac tomba sur le sol, et le visage de sa bien-aimée lui apparut, celui de l’épouse de son frère. Cela faisait si longtemps qu’ils avaient renoncé à leur liaison. « Te revoir…une dernière fois. » Les larmes coulaient sur son visage.

Et le ciel, enfin, s’ouvrit. Une pluie fraîche tomba en cascade sur les mortels. Arès retira la hache du corps inerte, et fit face à la foule.

« Arès ! » scandaient-ils, « tu nous as sauvés ! »

« Arès », répéta pour lui-même le Dieu de la Guerre. Son propre nom avait un goût amer.