L’Odyssée, c’est avant tout l’histoire d’un voyage à travers le monde ! Découvrez le cinquième chapitre de cette édition 2018 !

Durant l’Odyssée, on voyage à travers le monde afin de visiter les différents panthéons. Ce voyage à travers le monde est guidé par une grande histoire (inventée par Hi-Rez) différente de la mythologie que l’on connait.

CHAPITRE 5

Une brume hivernale enveloppait le temple de Ganesh.

Arès n’y voyait pas grand-chose, mais il faisait confiance à son guide, Izanami. Le temple immaculé était entouré d’arches. Des flammes s’échappaient de grands braseros, dissipant le brouillard et éclairant les portes ornementées. Au sommet du temple trônait une statue du dieu à tête d’éléphant, placide et paisible, paupières closes. La lumière du soleil, malgré sa faiblesse, lui donnait des reflets dorés.

« Ici », déclara Izanami en pointant un doigt déformé sur l’édifice. « Anubis se cache à l’intérieur. »

Arès s’avança en traînant le démon derrière lui. Il posa sa main recouverte de maille sur la porte soigneusement décorée, mais elle ne bougea pas. Il entreprit alors de la pousser de toutes ses forces, de toute sa puissance, mais elle lui résista. Sa troisième tentative ne rencontra pas plus de succès.

« Pourquoi ne s’ouvre-t-elle pas ? » rugit Arès.

« Car le chemin est bloqué », répondit une voix en hauteur, calme et mesurée, semblable à la brise. Ce n’était pas une statue, mais bien Ganesh, le dieu des obstacles lui-même.

Arès grinça des dents. « Tu m’empêches d’atteindre Anubis, le dieu qui a assassiné mon père ! Ouvre tes portes, ou bien tu connaîtras mon courroux ! »

« Ton chemin est bloqué », continua Ganesh d’une voix régulière, « car ton périple est malavisé. Tu dois maintenant faire un choix, Arès. Deux routes s’ouvrent à toi. La première te mènera à l’intérieur de ce temple, vers ta vengeance mais aussi vers la destruction de l’univers. Tu engendreras les flammes et la cendre, tu massacreras des innocents ; tu iras jusqu’à détruire cela même qui t’est le plus cher. La seconde route te mènera loin d’ici, chez toi. Tu y pleureras ton père, tu renonceras à la vengeance et, à terme, tu guideras les dieux et les mortels de ce monde vers un âge de paix inédit. »

Arès réfléchit à ces paroles prophétiques. Il n’eut aucun mal se décider. « Je suis arrivé trop loin pour abandonner si proche du but. Je ne suis pas le dieu de la paix. Je suis le dieu de la guerre ! »

Il se tourna vers Izanami. « Mets le feu. »

Ravi, le démon renversa les braseros, déversant des braises incandescentes sur les murs du temple. Les flammes et la cendre s’élevèrent le long des murs, et les arches blanches commencèrent à noircir.

Ganesh avait disparu, et les portes étaient ouvertes.

Anubis se rua hors du temple en toussant. Arès fondit sur lui. Ils roulèrent au sol et luttèrent jusqu’à ce qu’Arès prenne le dessus, sa lame rageusement pointée vers la poitrine d’Anubis, lequel déployait tous les efforts possibles pour rester en vie.

« Ton père », haleta Anubis, « je ne l’ai pas tué. Tu le sais déjà certainement. »

« Cela n’a plus d’importance. » Arès s’appuya de tout son poids sur le pommeau, enfonçant l’acier au travers de son ennemi. « Ma vengeance est tout ce qui compte. » Sans un mot, Anubis s’éteignit.

Noire de suie, Izanami s’avança lentement tandis que le temple brûlait derrière elle. « C’est fait », murmura-t-elle, « et tu as juré. »

« C’est exact. » Arès se détourna du cadavre de son ennemi. « Va, maintenant. Tu es libre. »

Les rubans de soie tombèrent au sol. Le ricanement d’Izanami se perdit dans la brume.

Arès contempla le temple brûler.