L’Odyssée, c’est avant tout l’histoire d’un voyage à travers le monde ! Découvrez le troisième chapitre de cette édition 2018 !

Durant l’Odyssée, on voyage à travers le monde afin de visiter les différents panthéons. Ce voyage à travers le monde est guidé par une grande histoire (inventée par Hi-Rez) différente de la mythologie que l’on connait.

CHAPITRE 3

Il ne restait qu’un unique pétale de fleur de cerisier.

Tenace, il s’accrochait à sa branche qui, sans lui, aurait été entièrement dénudée par le vent d’automne. Arès parcourait la forêt en silence. Aokigahara n’autorisait aucun bruit. Aucun oiseau. Aucun grillon. Aucun craquement. Seule la puissance du silence le plus complet, que pas même Arès n’était disposé à briser.

À la recherche d’Anubis, il s’était rendu jusqu’au Yomi no Kuni pour accéder aux Enfers, mais un éboulement en condamnait l’entrée. C’est pourquoi il fouillait désormais ces bois sinistres, cette forêt du suicide où la frontière entre l’enfer et la terre était la plus mince.

En face du dernier pétale de cerisier se dressait un chêne tordu. Légèrement surélevé par le nœud que formaient ses racines, il surmontait un renfoncement sombre. De la mousse, pareille à des crocs toxiques, pendait à l’extérieur. Il en émanait des murmures semblables à une invitation funeste. Avec prudence, Arès s’en approcha.

Une femme surgit des ténèbres, s’extirpant de la terre humide telle une araignée. Elle avait la peau livide, des cheveux d’un noir de jais, et le regard vide. Avec aisance, Arès recula jusqu’à être hors de portée de ses coups de griffes. Des rubans d’un blanc crasseux enserraient ses poignets et la retenaient au sombre orifice. Elle grognait et bavait tout en dévisageant Arès comme s’il s’agissait d’une proie.

« Libère-moi », murmura-t-elle. « Libère-moi et j’exaucerai ton vœu le plus cher. »

Arès releva le menton. « Et qui donc me propose un tel marché ? »

« Je m’appelle Izanami », susurra-t-elle. Ses doigts décharnés vinrent toucher le torse d’Arès. « Que désires-tu ? Une compagne telle que le monde n’en a jamais connu ? »

Arès repoussa sa main. « Sache que ma compagne est la plus belle créature qui soit. Tu ne me tentes pas. »

« Le pouvoir, dans ce cas ? » Elle recula et sortit une lame tordue de la pénombre du renfoncement, puis la lui tendit. « Tu n’auras aucun égal. »

« C’est déjà le cas », tonna Arès. « Tu n’as rien à m’offrir, démon. » Il tourna les talons, prêt à partir.

« Attends ! » s’écria Izanami en se précipitant en avant jusqu’à ce que ses rubans la retiennent. « Que dirais-tu de la vengeance ? »

« La vengeance ? » Arès se figea.

« Donne-moi le nom de celui que tu cherches, et je le trouverai. Tu n’as qu’à promettre de me délivrer de cette prison. »

« Anubis », cracha Arès.

Izanami prit une profonde inspiration et ferma les yeux. « À l’ouest. Il est à l’ouest. Je t’y conduirai. Libère-moi ! »

Sous son heaume, Arès fronça les sourcils. Lentement, il acquiesça. « Mène-moi à lui. »

« Jure-le ! » réclama-t-elle en tirant sur ses liens. « Jure de me libérer ! »

« Je le jure. Une fois qu’Anubis sera mort, je te libérerai. » Arès enroula les rubans autour de son avant-bras et tira sur les liens. « D’ici là, tu m’appartiens. »

Alors le dernier pétale de cerisier tomba.