L’Odyssée, c’est avant tout l’histoire d’un voyage à travers le monde ! Découvrez le second chapitre de cette édition 2018 !

Durant l’Odyssée, on voyage à travers le monde afin de visiter les différents panthéons. Ce voyage à travers le monde est guidé par une grande histoire (inventée par Hi-Rez) différente de la mythologie que l’on connait.

CHAPITRE 2

Ásgard brûlait.

La cendre se mêlait à la neige et recouvrait cette cité, semblable à un navire suspendu aux branches de l’Arbre-Monde. En tourbillonnant, la cendre s’infiltrait dans chaque recoin, s’amoncelait dans les ruelles, et dérivait parmi les flammes qui léchaient les décombres et les toits des maisons. Les nuages sombres, furieux, ne laissaient percer aucun rayon de soleil. La mer agitée était parcourue d’éclairs verdâtres mais inaudibles, car les grondements du tonnerre étaient couverts par les cris de panique des mortels en fuite. Fenrir, le loup monstrueux, était en liberté. Son hurlement transperçait le cœur.

« Ragnarök », murmura Odin, le souverain d’Ásgard, en considérant le chaos. « Aucune légende ne rend compte d’une telle horreur. »

« Nous ne pouvons pas céder au désespoir, père », lui intima Thor, le dieu du tonnerre. « Nous avons encore la force de lutter ! »

Ils virent Ymir, flanqué de deux géants de glace, fracasser une tour de laquelle tombèrent des mortels. Leurs derniers instants ne furent que pure terreur. Un peu plus loin, des ombres s’arrachaient à leurs créateurs pour s’en emparer et s’en repaître. Hel avait libéré des adversaires redoutables afin d’aider son frère.

Athéna, la déesse grecque de la sagesse, émergea des rues de la cité et vint s’agenouiller devant Odin. « J’ai réuni autant de mortels que possible et je les ai préparés à évacuer, mais Fenrir nous a trouvés. Il est encore à mes trousses ! »

Odin fronça les sourcils. « Une évacuation ? »

Tyr posa sa main de métal sur son épaule. « Il est temps, mon seigneur. »

« Non », gronda Thor. « Nous allons combattre ! Comme nous l’avons toujours fait. »

Odin se tourna vers son fils. « C’est exact. Mais toi, mon fils, va donc mener le peuple en lieu sûr. »

« Je ne vous abandonnerai pas », répliqua Thor en saisissant les bras de son père.

« Il le faut. Les mortels doivent survivre. Quant à toi, tu me succèderas sur le trône après mon départ. »

En un déchaînement de violence, Fenrir surgit des débris de pierre et de bois et se retrouva aux pieds des escaliers de marbre, ahanant, son épouvantable fourrure tout hérissée. Museau en l’air, il poussa un hurlement. Sa plainte semblait annoncer l’agonie de ce monde.

Odin souleva sa lourde lance. « Partez ! » enjoignit-il. « Tyr, accompagne-moi ! »

Alors qu’Odin et Tyr se précipitaient vers leur ennemi, Athéna s’empara du bras de Thor. « Thor, les mortels ont besoin de nous ! » Alors, à contrecœur, il tourna les talons.

Ils traversèrent la fumée, les ruines et les rues dévastées. Les corps brisés et inertes des mortels jonchaient le sol. Thor ralentit l’allure.

« Tu as tant fait pour mon peuple, Athéna, cependant je ne peux me résoudre à fuir Ásgard tant que tous ne seront pas à mes côtés, car ils périront à leur tour. »

« Le temps presse », rétorqua Athéna. « Ton armée est défaite. Tu n’auras pas assez de soldats pour mener ton peuple en lieu sûr. »

Thor agrippa fermement Mjöllnir. « Je ne peux les abandonner comme j’ai abandonné mon père. »

Athéna connaissait cette douleur. Son propre père lui avait été arraché, assassiné par Loki, le dieu fripon. À tort, Anubis avait été désigné coupable, mais Athéna avait découvert la vérité et veillé à ce que justice soit faite. Mais pas avant l’invasion du royaume du soleil par l’armée grecque.

« L’armée grecque ! » s’exclama-t-elle. « Arès, mon frère, a mené nos troupes jusqu’au royaume du soleil. Je vais les rallier puis les ramener ici. »

« Oui… » Les yeux de Thor affichaient une détermination sans faille. « Fais donc ! Je tiendrai la ville jusqu’à ton retour. »

Elle acquiesça et se mit en route.

« Athéna », lança Thor, « fais vite ! »

« J’y veillerai », répondit-elle, mâchoires serrées, avant de se ruer hors de la ville.